
7. Marché-aux-Poissons
7. Marché-aux-Poissons
Bienvenue au Marché-aux-Poissons! Cette place était autrefois le centre politique, économique, religieux et culturel de la ville. Lors de la construction du château-fort sur le rocher du Bock, c'est à l’endroit où vous vous trouvez actuellement que s’est développé le premier marché grâce aux artisans et commerçants qui s’y installèrent pour profiter du chantier comtal et de la sécurité garantie par le nouveau mur d'enceinte.
Le nom « Marché-aux-Poissons » peut induire en erreur, car on n'y vendait pas seulement du poisson, mais des denrées alimentaires et des marchandises de toutes sortes dont les habitants de la ville avaient quotidiennement besoin. Ce n'est qu'à partir de 1692 que l'on trouve la désignation « Marché-aux-Poissons », car on y vendait alors effectivement surtout du poisson.
Comme sur tous les marchés médiévaux, la croix de justice se dressait au centre du Marché-aux-Poissons, mais elle a malheureusement disparu. Cette croix de pierre qui attirait immédiatement l'attention de tous les visiteurs par ses couleurs vives symbolisait aussi bien la paix du marché que la juridiction des seigneurs de la ville qui sévissaient en cas de non-respect des lois et qui voulaient le montrer clairement par le biais de la croix du marché.
Le Marché-aux-Poissons était aussi le centre politique du Luxembourg, car s’y trouvait le siège officiel du Conseil provincial dont la mission était d'administrer le duché. L'imposant bâtiment qui se situait autrefois dans la « rue du Conseil », aujourd'hui « rue Sigefroi », abritait, outre la grande salle de réunion et de séance du Conseil, la chancellerie avec les bureaux des greffiers. Malheureusement, ce magnifique bâtiment fut détruit en 1554 par un grand incendie.
Cependant, le Marché-aux-Poissons servait aussi de lieu d'exécution. Au Moyen-Âge et à l'époque moderne, la justice était souvent très arbitraire. Même pour des délits mineurs, des peines très sévères étaient prononcées comme l’amputation de la main pour vol ou le pilori. L'exécution de ces peines cruelles était toujours publique et servait à la fois de dissuasion et d'amusement populaire. Les masses populaires appréciaient particulièrement le châtiment sur le « Stillchen » (petite chaise) comme on appelait le pilori au Luxembourg. Le condamné était attaché à un poteau placé sur une estrade. Les passants pouvaient alors l'insulter, lui cracher dessus et lui jeter des immondices. Les menteurs et calomniateurs étaient en outre affublées d'un lourd masque métallique appelé « masque de honte » afin de les humilier. Ces punitions inhumaines n'ont été interdites par la loi qu'en 1879.
Par ailleurs, des exécutions particulièrement spectaculaires telles que des décapitations eurent lieu sur le Marché-aux-Poissons jusqu'en 1820. Depuis septembre 1798, la guillotine introduite par les révolutionnaires français servait comme « machine d’exécution ».
Détail intéressant
Jusqu'en 1890, les jugements étaient encore rendus publics tous les matins entre 11 et 12 heures. Pour attirer l'attention des gens, l'huissier faisait sonner une grosse cloche avant la proclamation à voix haute. Le bâtiment « Gëlle Klack » (Cloche d’or) rappelle encore aujourd'hui cette coutume.
Un autre bâtiment important est l'église Saint-Michel, la plus ancienne église de la ville. La première horloge publique de la ville a été installée dans sa tour à la fin du XIVe siècle.
Importance pour les droits de l'homme
Comme de nombreux lieux historiques de la ville, le Marché-aux-Poissons présente à la fois un côté positif et un côté sombre. En tant que « cœur » de la ville de Luxembourg, cet endroit a toujours été un point de rencontre de nombreuses personnes qui pouvaient y échanger des idées. Cependant, le Marché-aux-Poissons était également un lieu inspirant la frayeur en raison de sa fonction de lieu d'exécution: des criminels présumés y étaient torturés et exécutés de manière atroce.
Heureusement, le Marché-aux-Poissons a perdu cette terrible réputation et est aujourd'hui exclusivement un lieu de rencontre pacifique et d'échange culturel, car il abrite, outre de nombreux cafés et restaurants accueillants, le Musée d'État qui offre un bon aperçu de l'histoire mouvementée du pays.
Article 3
Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne.
Article 5
Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
Article 20
Toute personne a droit à la liberté de réunion et d’association pacifiques.