Rollingergrund

À son apogée, le Rollingergrund comptait 18 exploitations agricoles et pépinières, parmi lesquelles figurent les célèbres rosiéristes Ketten et Soupert. Il abritait également une usine de brosses, une grande distillerie, une fabrique de vinaigre, ainsi que les fameuses Wäschfrae vu Siwenbueren, les lavandières de Septfontaines, qui transportaient quotidiennement le linge fraîchement lavé en ville avec des brouettes et des charrettes tirées par des chevaux.

Dès 1707, et grâce à la construction de huit bassins couverts par la Ville de Luxembourg, le Septfontaines servait de lavoir aux résidents. En 1766, les frères Boch reçurent du gouverneur au service de l’impératrice autrichienne Marie-Thérèse le droit d’établir une manufacture de faïence à proximité du lavoir, c’est-à-dire une faïencerie. Cela ne fut fait qu’à la condition que la population de la ville puisse continuer de laver et de sécher son linge ici.

Jusqu’en 1925, la rue Notre-Dame de la capitale s’appelait encore rue Marie-Thérèse en l’honneur de l’impératrice d’Autriche. Après tout, c’est Marie-Thérèse qui, en 1767, accorda à l’entreprise Boch le titre de « Manufacture impériale et royale ». En guise de remerciement, les frères Boch apposèrent une plaque arborant les armoiries de l’impératrice Marie-Thérèse sur le bâtiment de l’usine.

Le château de Septfontaines, aujourd’hui visible dans le Rollingergrund, séduit par sa façade magnifique et son tympan central. Achevé en 1784 à proximité immédiate de la nouvelle faïencerie, le château devint l’expression la plus visible du succès et de l’essor de la manufacture de porcelaine et de céramique Villeroy et Boch. Bien que le château ait été occupé par les troupes françaises pendant la Révolution française et qu’il ait même été vendu en 1914, depuis son rachat et sa rénovation par la famille Boch, le Château Septfontaines est devenu un ensemble architectural exceptionnel et une attraction marquante du quartier du Rollingergrund.

Le château, plusieurs fois rénové et jouxtant le parc à la française avec statues, pavillon, fontaines et serres (aujourd’hui disparues), a été restauré dans son état d’origine en 1976. Les pièces du château sont aujourd’hui décorées d’impressionnantes œuvres en porcelaine de différentes époques.

De 1904 à 1920, le Rollingergrund, qui appartenait alors à la commune d’Eich, était relié aux quartiers de la gare, de Mühlenbach et d’Eich par le légendaire chemin de fer à voie étroite à vapeur, surnommé Charly. Les lignes de bus, qui remplacent depuis 1926 le sifflement du chemin de fer à voie étroite, passent, elles aussi, devant quelques-unes des premières maisons ouvrières et lotissements historiques construits après la Seconde Guerre mondiale.

Aujourd’hui, le quartier est dominé par l’impressionnante église qui semble flotter au-dessus des toits des maisons. Perchée sur un promontoire rocheux, l’Église catholique Saint-Antoine-de-Padoue, inaugurée en 1887, constitue, aux côtés du château, un autre monument majeur du quartier du Rollingergrund. Sur l'ancien site de l’usine Villeroy&Boch, un nouveau quartier résidentiel au concept durable verra le jour à l'avenir.