Neudorf/Weimershof

L’ancien parc animalier du comte Mansfeld (Déieregaart) a une grande importance dans l’histoire du quartier actuel de Neudorf/Weimershof. Le château et les jardins ont été nommés « La Fontaine » en raison des nombreux jeux d’eau et fontaines. Le jardin zoologique attenant était autrefois ceint d’un mur de trois mètres de haut et de cinq kilomètres de long doté de plusieurs portes. La porte d’Octave, d’après l’un des fils de Mansfeld, est encore évoquée aujourd’hui par le toponyme Tawioun, que l’on trouve entre Neudorf et le quartier Cents. Neudorf abritait une grande partie des forêts et des terrains de chasse de l’ancien château.

Neudorf a été créé à la fin du XVIIIe siècle. Le quartier hébergeait initialement les habitants qui avaient été expropriés de leurs maisons situées trop près des murs de la forteresse. Les habitants de la banlieue ont extrait des pierres des murs du parc, des bâtiments du château, des pavillons et des arches pour construire leurs habitations. L’ancien château du comte Mansfeld servit ainsi de pierres de fondation pour la construction d’un nouveau faubourg. Le nom de Neudorf n’apparaît toutefois que dans des documents postérieurs à la Révolution française. Le « Nei(t)-Dierfchen » ou « Nei(t)duerf » n’était à l’origine attribué qu’à un petit territoire près du Huesegrëndchen. Sous le nom de Neudorf, il devint plus tard le nom de toute une vallée s’élevant vers le plateau de Kirchberg.

La rue actuelle, qui porte le nom du quartier, n’a été construite qu’en 1852. Environ 80 % des maisons de Neudorf, qui ont longtemps appartenu à la commune d’Eich, étaient encore couvertes de toits de chaume au XIXe siècle. À partir de 1845, l’utilisation de cette couverture a été interdite en raison des incendies de plus en plus fréquents. Dès 1920, les habitants de Neudorf et de Weimershof ont voté pour le rattachement à la ville de Luxembourg-Ville et se sont détachés de la commune d’Eich. Cela était principalement dû à la volonté de disposer d’un tramway et d’un raccordement au réseau électrique de la capitale.

En effet, le quartier a reçu son tramway en 1923, mais celui-ci a été supprimé en octobre 1953 et remplacé par une ligne de bus. Le développement économique du quartier doit beaucoup à la construction de la brasserie Henri Funck, qui fournissait des emplois jusqu’en 1983, mais qui a dû céder sa place à un hôtel quelques années plus tard. La vallée qui s’étend aujourd’hui le long de la rue de Neudorf s’élargit pour former une plaine au nord, en direction du Kirchberg. C’est là que se trouvent les bâtiments les plus marquants du quartier, dont l’Hôpital Kirchberg (qui, malgré son nom, ne se trouve pas dans le quartier du Kirchberg, mais à Neudorf/Weimershof) ainsi qu’un important centre de rééducation situé entre la rue de Grünewald et la rue des Labours.

La Chapelle de la Résurrection, au 52, rue Jules Wilhelm, héberge plusieurs tableaux de l’artiste russe Maxim Kantor. Non loin de la chapelle et de la School of Religion and Society se trouve un très beau symbole du quartier, malheureusement assez méconnu : la statue Saint-Joseph. Il s’agit d’une statue de 24 mètres de haut avec un socle accessible depuis la rue de Busbach, peu visible de la ville la majeure partie de l’année, car elle est cachée par le feuillage des arbres dès le printemps. Cependant, il est toutefois possible de découvrir cette statue remarquable depuis le rocher du Bock, dans la forêt de Neudorf, au-dessus du quartier de Clausen. La statue de Joseph a été inaugurée en 1888 et se dresse depuis sur un rocher de plus de 60 mètres de haut. Œuvre commune du sculpteur Frans Stacke et de l’architecte Jean-Pierre Knepper, qui a conçu le socle de style néogothique, elle veille sur la ville.